Nos métiers

Gestionnaire de collections

Un pied sur le terrain, l’autre au bureau, le gestionnaire de collections, aussi appelés « curateur », est au petit soin pour les animaux. Olivier Marquis nous présente son métier.

Pouvez-vous présenter rapidement votre parcours ?

Je suis fasciné par les reptiles et amphibiens depuis toujours. Après un doctorat en biologie, j’ai dirigé durant cinq ans un centre de formation spécialisé dans l’élevage de ces animaux.
J’ai rejoint le Parc zoologique de Paris à la fin de la phase de rénovation, en 2013, pour gérer sa nouvelle collection de reptiles et amphibiens. Ma double casquette « élevage » et « recherche » s’est révélée utile pour travailler dans un zoo du Muséum national d’Histoire naturelle !

En quoi consiste le métier de gestionnaire de collections ?

Il comporte trois grandes dimensions :

  1. assurer le bien-être des animaux en fournissant aux soigneurs les connaissances, les procédures et les moyens techniques dont ils ont besoin. Cela passe par des échanges constants avec les équipes du Parc, mais aussi avec d’autres confrères en France et à l’étranger (séminaires, workshops…) ;
  2. gérer la collection (de reptiles, amphibiens, poissons et arthropodes terrestres, dans mon cas ; ou de primates et lémuriens, pour Luca), en lien avec les plans d’élevage européens : nouvelles espèces, départ ou arrivée d’animaux, reproduction…
  3. mener des activités de recherche et de conservation. Si la conservation est une obligation pour tous les parcs zoologiques (dons aux associations, programmes d’élevage, etc.), la recherche occupe une place particulièrement importante dans les zoos du Muséum national d’Histoire naturelle.

 Olivier Marquis et la tortue MataMata (Chelus fimbriatus)

© Aurore Chatras

Relevé des données observées sur les caïmans nain lors d'une mission d'Olivier Marquis en Guyane française

MNHN – O. Marquis

Pouvez-vous nous en dire plus sur vos activités de recherche ?

Une partie de ces travaux est réalisée au zoo, afin d’approfondir nos connaissances sur certaines espèces animales. Nous avons, par exemple, étudié le chant des mantelles dorées, qui joue un rôle important dans la reproduction chez cette espèce et pourrait donc avoir un impact sur sa possible réintroduction dans son milieu naturel. D’autres travaux se font directement sur le terrain, comme l’étude que nous menons sur les caïmans nains en Guyane française.

À quoi ressemble votre « journée type » ?

Il n’y en a pas ! Nos journées sont réparties entre le « terrain » (collaboration avec les soigneurs) et le « bureau ». Nous avons en effet des responsabilités vis-à-vis de l’EAZA (Association européenne des zoos et aquariums) : correspondre avec des groupes de spécialistes (appelés « TAG » : Taxon Advisory Group), développer des formations, coordonner des actions entre zoos, rédiger des projets, des mails… Avec le temps, cette seconde partie occupe une part de plus en plus importante de nos journées.

Certaines espèces présentées au Parc méritent-elles tout particulièrement d’être (re)découvertes ?

Elles ont toutes leur intérêt ! Certaines, comme le lézard-caïman (ou dracène), sont rarement montrées dans les zoos. Mais d’autres espèces, beaucoup plus « ordinaires », méritent qu’on leur prête attention : dans le vivarium Europe, on trouve par exemple une faune locale, souvent négligée ou méconnue, mais pourtant fascinante et dont le rôle écologique est essentiel…

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