Plus que par biozone, les soigneurs sont répartis par secteurs correspondants aux principaux taxons. Partagé entre les lémuriens, les tapirs ou le jaguar, Vincent Girault est le soigneur responsable du secteur de la serre. Il s'occupe en fait de tous les mammifères des biozones Madagascar et Amazonie-Guyane.
Au milieu des cris des oiseaux et des primates territoriaux, les soigneurs s'affairent dans la Grande Serre. Le Parc zoologique rouvre dans deux semaines et tandis que les derniers animaux arrivent, les derniers ajustements techniques s'achèvent. Dans ce tumulte, Vincent Girault, responsable du secteur de la serre, garde un œil sur l’ensemble.
Arrivé au Parc zoologique de Paris en décembre dernier, il est, au-delà de ses fonctions pures de soigneur, le relai entre son équipe d’une dizaine de soigneurs et le chef animalier. Au quotidien, il gère avec ce dernier et avec les curateurs, les procédures de travail avec les animaux: des méthodes de nourrissage aux process d’entrée et de sortie, en passant par les réadaptations ponctuelles selon les observations. Un vaste champ de missions auquel s’ajoute bien sûr la supervision des derniers ajustements techniques avant l’ouverture. "Et puis, entre soigneurs, on se forme un peu tous les uns les autres au quotidien, ajoute Vincent. Les nouveaux soigneurs sont formés sur le fonctionnement global du zoo et les plus anciens sur les nouvelles espèces arrivées récemment." Le tout en définissant progressivement une mécanique de travail plus régulière et pérenne.
Les cinquante soigneurs du Parc zoologique de Paris ne sont pas répartis par biozone mais plus par secteur selon les taxons. Vincent et son équipe s’occupent des mammifères des biozones Madagascar (lémuriens, fossa) et Amazonie-Guyane (primates, tapir, tamanoir, jaguar, chien des buissons…).
La conservation pour fil conducteur
Après une maîtrise en biologie, Vincent s’est vu travailler avec les loups au Parc Alpha du Mercantour, les reptiles et amphibiens du parc zoologique de Thoiry, des éléphants de Beauval ou encore des cervidés de la réserve biologique des Monts d’Azur. Il atterrit finalement au Parc zoologique de Paris, pour s’occuper des mammifères malgaches et sud-américains de la collection. « Contrairement à d’autres, je n’ai jamais trop cherché à me spécialiser. Le monde animal est tellement vaste qu’il y a beaucoup à découvrir »précise le soigneur avant d’ajouter : "le fil conducteur de ma carrière, c’est l’intérêt porté à la conservation et ici, on sent une sérieuse volonté d’intégrer ces problématiques là à tout projet".
Depuis décembre, Vincent a vu bon nombre d’animaux arriver, mais il n'hésite pas à évoquer les souvenirs marquants de la première sortie d’animaux dans la Grande Serre, celle des varis à ceinture blanche (Varecia variegata subcincta) ou encore son expédition aux zoos de Bâle et Mulhouse pour récupérer singes laineux, titis rouges, tamarins et petits hapalémurs.
