Back to top
Blob (Physarum polycephalum) © MNHN - F.-G. Grandin

Le blob

Ni plante, ni animal, ni champignon, le blob est hors normes ! Cet organisme unicellulaire possède d'incroyables capacités qui promettent des avancées scientifiques majeures.

Fiche d’identité

Classe, ordre et famille :
Myxomycètes, Physarales, physaraceae
Espèce :
Physarum polycephalum
Vitesse de déplacement :
1 à 4 cm/h
Zone de vie :
Espaces sombres et humides
Régime alimentaire :
Spores de champignons, bactéries, microbes

Mode de vie

Bien à l'abri dans des habitats sombres et humides, le blob sait se faire discret. Cet être unicellulaire étonne par ses surprenantes aptitudes. Alors même qu'il n'a ni bouche, ni estomac, ni yeux, il arrive parfaitement à détecter la présence de nourriture (des spores de champignons, bactéries et microbes) et à l'ingérer. Dépourvu de jambes, de pattes ou d'ailes, il se déplace pourtant jusqu'à 1 cm/h en étirant sa membrane. Découpez-le en morceaux, le blob cicatrisera en deux minutes ! Il n'a pas 2 types sexuels différents, mais près de 720. Le plus étonnant est sa capacité à résoudre des problèmes, présenter différentes personnalités, et même communiquer, alors qu'il est dépourvu de cerveau !

Cet être vivant hors normes est quasi immortel, il ne craint que la lumière et la sécheresse. Lorsque les conditions sont défavorables, le blob s'assèche et rentre dans une phase de dormance. Il se transforme en sclérote. Lorsque le milieu lui sera plus favorable, il sera alors capable de sortir de son "sommeil" et de se développer à nouveau.

Signes distinctifs

Dans de bonnes conditions, le blob grandit très vite et double de taille chaque jour. Les myxomycètes peuvent être de différentes couleurs (rouge, rose, blanc...), mais le blob, Physarum polycephalum, est reconnaissable à sa couleur jaune vive.

Anecdote

En 1973, non loin de Dallas, au Texas, Marie Harris découvre un matin dans son jardin, une chose étrange qu'elle décrit comme «  mousseuse, crémeuse et jaune pâle, similaire à une omelette, pas plus gros qu'un cookie ». Elle ne s'en inquiète pas immédiatement, pensant qu'il s'agit d'un champignon. Seulement, deux semaines plus tard, elle s'aperçoit avec effroi qu'il grandit de manière inquiétante. Décision est prise, attrapant son râteau, elle le disperse dans son jardin. Seulement, le champignon réapparaît deux jours plus tard, régénéré. Son mari lui prête alors main forte et l'écrase à coups de bâton. Rien n'y fait, ils décident alors de l'empoisonner avec un herbicide, qui se révèle inefficace. La police est appelée au secours, et l'intrus est bombardé d'eau à haute pression et canardé à coup de fusil ! Le nuisible survit à chaque attaque et semble invincible. Désespéré, le couple rend les armes, quand subitement, l'immortel ennemi disparaît, sans laisser de traces. Dans une Amérique encore marquée par l'affaire Roswell, la théorie impliquant une rencontre extraterrestre est immédiatement convoquée. En réalité, ils avaient simplement fait la connaissance d'un myxomycète inoffensif, que l'on surnomme aujourd'hui le « blob », en référence au film The Blob, réalisé par Irvin S. Yeaworth Jr, avec en acteur principal Steve McQueen. 

À écouter

Écoutez l'histoire du blob racontée par Aude Bourgeois, vétérinaire au Muséum.

D'autres histoires fabuleuses sur nos collections sont à retrouver dans Les Curieuses histoires du Muséum, un podcast original co-produit par France Culture et le Muséum national d'Histoire naturelle.

À regarder

Pour aller plus loin