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Blob © Audrey Dussutour

Nouvelle espèce : un blob fascinant

Arrivées d’animaux

Il débarque au zoo le 19 octobre 2019. Ce n’est ni un animal, ni une plante, ni un champignon. Mais qu’est-ce que le blob ?

Vous ne savez pas ce qui vous attend

Dans un nouvel espace d’exposition, installé au sein du vivarium Europe, le Parc Zoologique de Paris vous fait rencontrer un être vivant extraordinaire ! Dès le 19 octobre, faites la connaissance de Physarum polycephalum, surnommé plus simplement : le blob. Pour le découvrir, un mur interactif vous propose des expériences afin de comprendre comment le blob se déplace, apprend, sélectionne sa nourriture ou montre des « variations culturelles ». Des vidéos complètent le dispositif, ainsi qu’un parcours adapté aux enfants. Le blob, lui, s’expose à l’abri de la lumière et de la sécheresse, dans son terrarium, où des conditions optimales de vie lui sont offertes. Chaque jour, ce sont les jardiniers du parc qui s’en occupent, en salle d’élevage ils le nourrissent de flocons d’avoine mais dans le terrarium il se nourrit seul sur les écorces et branches qu’on lui donne. .

Une créature qui intrigue

Mais qu’est-ce donc que le blob ? Alors que l’Homme est composé de trente mille billiards de cellules, le blob lui n’en possède qu’une, c’est ce qu’on appelle un être unicellulaire, et il n’est pas tout jeune ! Le blob serait apparu il y a un milliard d’années, soit sept cent cinquante millions d’années avant les dinosaures. Le blob n’est pas un animal, pas un champignon et pas non plus une plante, il fait partie de la classe des Myxomycètes dans le règne des Amoebozoa. Autrefois attribué à tort au règne fongique, par habitude, ce sont généralement les mycologues qui l’étudient aujourd’hui, mais aussi des mathématiciens, physiciens, éthologues...

Blob sur une branche © MNHN - F.G Grandin
Blob sur un tronc d'arbre © MNHN - F.G Grandin

Des capacités hors-normes

Les extraordinaires capacités du blob fascinent et expliquent qu’il mérite toute notre attention. Par exemple, le blob ne possède pas deux sexes, mâle ou femelle, mais sept cent vingt. Il parvient à se déplacer sans pattes, sans ailes ou nageoires, à la vitesse d’un centimètre à l’heure, quatre s’il sprinte ! Il peut manger par ingestion sans bouche ou estomac. Découpez-le en deux, il cicatrise en deux minutes ! Presque immortel, il ne craint que la lumière et la sécheresse, et il peut, en cas de conditions défavorables, entrer dans un état d’hibernation. Pour le réveiller, un peu d’eau, et le voilà reparti ! On comprend alors pourquoi il fascine les scientifiques.

 

L’intelligence en question

Fait remarquable, le blob présente une intelligence, bien qu’il soit dépourvu de cerveau. Il parvient à communiquer et résoudre des problèmes complexes, tel que trouver le chemin le plus court entre soixante mille pour sortir d’un labyrinthe. Il peut anticiper un changement dans son environnement climatique. Si la mémoire permet l’apprentissage, qu’en est-il pour le blob qui ne possède pas de neurones ? Une expérience menée par Audrey Dussutour, chercheuse au CNRS, a montré qu’on pouvait habituer le blob à un répulsif. Or, en neurosciences, « l’habituation » est considérée comme le plus simple des apprentissages, un attribut généralement associé à des vertébrés avec un cerveau complexe.  Alors oui, le blob apprend, cependant, il reste encore à découvrir comment une cellule unique parvient à cette prouesse. L’étude du blob ouvre ainsi la voie à une meilleure compréhension des mécanismes de l’intelligence.

Mais peut-on parler d’individu ?

Là encore, le blob bouscule les codes. Étymologiquement, «  individu » vient du latin individuum signifiant « ce qui est indivisible » et l’Académie française le définit comme « une unité organisée ». Mais si on divise le blob en deux, on obtient deux unités parfaitement viables, qu'on peut alors diviser en quatre, huit, seize… On obtiendrait toujours plus d’individus. Le blob serait un individu divisible, paradoxal non ? À l’inverse, il peut aussi fusionner, quel incroyable être unicellulaire que ce blob ! 

 

Un Rendez-vous Sauvage pour mieux le connaitre

Profitez du Rendez-vous Sauvage Europe, du 19 octobre 3 novembre 2019 pour découvrir la blob-zone, mais pas que ! Vipère péliade, glouton, loup ibérique ou encore lynx de Scandinavie, redécouvrez une faune aussi diverse que fascinante. Le Parc Zoologique de Paris vous accompagne au travers de nombreuses animations : nourrisages, visites guidées, accès privilégié aux coulisses,..

Blob dans une boite de petri. © MNHN - F.G Grandin
Blob © MNHN - F.-G. Grandin

Un partenariat avec le CNRS

La blob-zone a été mise en place avec le soutien du CNRS et du CRCA

 

Pour aller plus loin