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Rainette verte © MNHN - F.-G. Grandin

Pour quelles espèces éprouvons-nous le plus d'empathie ?

Découverte

Qui vous inspire le plus d’empathie ? Un orang-outan, un oiseau, un oursin, une plante ? Une équipe de scientifiques a publié fin 2019 la première carte affective du monde vivant.

Des chercheurs de l’Institut de systématique, évolution, biodiversité-ISYEB (Muséum national d’histoire naturelle/CNRS/EPHE/UPMC) et de l’ISEM (Université de Montpellier/CNRS/EPHE/IRD) se sont penchés sur les modes de perception de près de 3 500 internautes confrontés à des photos d’organismes très divers : humains, grands singes, rongeurs, oiseaux, amphibiens, étoiles de mer, insectes, champignons, plantes... 

Ils ont ainsi cherché à déterminer pour quels organismes les sondés avaient le plus d’empathie (« Duquel vous sentez-vous le mieux à même de comprendre les sentiments ou les émotions ? ») et le plus de compassion (« Si ces deux individus étaient en danger de mort, lequel sauveriez-vous en priorité ? »).

Et qu’ont-ils constaté ? Plus un être vivant est évolutivement proche de nous, plus il partage avec nous certaines caractéristiques, et plus il est susceptible de nous inspirer de l’empathie et de la compassion. À l’inverse, plus il est éloigné de nous, moins nous nous reconnaissons en lui et moins son sort nous émeut. « Les espèces présentant des similitudes physiques, comportementales ou cognitives avec les humains ont tendance à susciter un effet plus positif que celles n’en présentant pas », expliquent les chercheurs dans l’étude publiée dans la revue scientifique Nature.

Notre compassion est donc sans commune mesure envers un chimpanzé, une méduse ou un cactus !

Les résultats de l’équipe scientifique intéresseront sans conteste les sciences cognitives et de l’évolution, tout comme l’anthropologie. De même, l’influence de nos biais sensoriels et émotionnels sur les questions de société impliquant notre rapport au reste du vivant mérite d’être creusée. Et de ce point de vue, les sujets ne manquent pas ! Préservation de la biodiversité, éthique alimentaire ou encore bien-être animal… Il y a de quoi cogiter.

Cactus © MNHN