En novembre 2019, Olivier Marquis est reparti en Guyane pour poursuivre ses recherches sur les caïmans nains. Une expédition à « revivre » en vidéo !
Suivre les caïmans à la trace
Olivier Marquis, gestionnaire de collection des reptiles, amphibiens et invertébrés au Parc zoologique, mène depuis 2016 une étude sur les caïmans nains en Guyane française, dans la réserve naturelle des Nouragues.
Premier objectif : en apprendre davantage sur le caïman gris (Paleosuchus trigonatus), une espèce encore largement méconnue... et mystérieuse ! Contrairement à la plupart des crocodiliens, ce reptile ne vit pas dans les fleuves et rivières, mais au milieu de la forêt tropicale humide, sur de petits bras d’eau. Comment s’est-il adapté à cet environnement inhabituel ?
Depuis 2016, au fil de différentes expéditions, une cinquantaine de caïmans ont été capturés (puis immédiatement relâchés) sur une zone d’environ 2 km : ils ont été mesurés, pesés, examinés, marqués à l’aide d’une puce électronique et, pour les plus gros d’entre eux, équipés d’un émetteur radio. Olivier peut ainsi les « suivre à la trace » et récolter de précieuses informations sur leur mode de vie, leur habitat, leurs déplacements et leur croissance.
C’est un projet de longue haleine, car il faudra suivre plusieurs individus tout au long de leur vie pour obtenir des résultats concluants !
Pour tout savoir sur le travail de recherche d'Olivier Marquis sur les caïmans nains, retrouvez nos articles précédents :


Étrange contamination au mercure
Deuxième objectif de ces expéditions : comprendre la contamination au mercure des caïmans de Guyane.
La réserve naturelle des Nouragues est une zone préservée de toute activité humaine, et pourtant, des traces de mercure ont été trouvées dans l’organisme des caïmans, y compris chez les nouveaux-nés. D’où vient-il ? Comment se fixe-t-il ? Quelle conséquence cela a-t-il sur la vie des animaux ? Et sur la santé publique ?
Deux hypothèses sont pour l’instant envisagées :
- une origine « naturelle » du mercure
- une contamination liée à l’utilisation de cet élément chimique pour l’extraction de l’or en Guyane
Grâce au travail de thèse de Jérémy Lemaire (Université de la Rochelle) qu’Olivier co-encadre, l’enquête se poursuit sur l’ensemble des quatre espèces de caïmans vivant en Guyane !

Quoi de neuf en novembre 2019 ?
En dehors des collectes de données « habituelles », l’expédition réalisée en novembre 2019 a été marquée par deux nouveautés :
- La capture d’un animal qui avait déjà été observé deux ans auparavant, au moment de sa naissance : des informations sur sa croissance ont ainsi été récupérées !
- La première utilisation de balises GPS fonctionnant avec des panneaux solaires, posées sur deux caïmans. Ce système ingénieux permettra de connaître plus précisément encore les déplacements de ces animaux.
Rendez-vous en juin 2020 pour la prochaine expédition !
