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Le comportement des grands hapalémurs à l'étude

Prise en soin

Les loges des grands hapalémurs (Prolemur simus) dans la biozone malgache se parent d’un dispositif singulier : un système de caméra infrarouge. L’objectif : comprendre comment ces lémuriens, aussi bien actifs le jour que la nuit, s’adaptent à leur nouvel espace de vie.

Depuis quelques mois, les grands hapalémurs (Prolemur simus) évoluent en stabulation libre entre leurs loges intérieures et leur volière extérieure, située côté malgache dans la serre tropicale. « Le grand hapalémur est une espèce cathémérale, aussi bien active le jour que la nuit, pour nous, il est important de voir comment ils se sont habitués à leur nouvel espace et de quelles manières ils l’occupent » explique Delphine Roullet, primatologue. En effet, les grands hapalémurs, restés au zoo durant la période de travaux, se montrent extrêmement sensibles à leur environnement. Or ils ont, en l’espace de quelques semaines, connu de grands changements avec la constitution d’un nouveau groupe, le transfert dans un nouvel espace de vie, beaucoup plus spacieux, et surtout, le retour du public. Pour les équipes animalières, il était essentiel de surveiller de près leur adaptation à tous ces changements.

« C’est un nouveau groupe, formé depuis février. Nous avons trois femelles et un mâle qui évoluent ensemble, rajoute Delphine. C’est une situation assez inédite dans le programme d’élevage d’avoir autant de femelles adultes et en situation de reproduction  pour un unique mâle. » Il est donc nécessaire d’observer les liens établis entre eux, remarquer les interactions positives et comprendre les interactions négatives, le cas échéant.

"Vérifier qu'ils expriment le maximum de comportements naturels"

Choisir une gestion en stabulation libre, pour cette espèce, c’est prendre le risque que les animaux restent dans leurs loges intérieures, où l’ambiance est plus paisible, au grand dam des visiteurs. Un risque pourtant nécessaire pour garantir leur bien-être et offrir la possibilité aux individus de s’éviter les uns des autres si nécessaire. « L’idée générale est de vérifier que l’enclos imaginé pour eux leur convient et qu’ils expriment le maximum de comportements qui soient liés à leur espèce, mais qu’ils aient aussi un rythme d’activité qui soit proche de ce qu’on peut observer en milieu naturel. » Pour Delphine et son équipe, les observations faites de leur vie nocturne apporteront les réponses manquantes et permettront peut-être de mettre en place de nouveaux aménagements plus adaptés à leurs besoins (comme changer les points de nourrissage).

« Pour le moment, on est assez satisfait de la manière dont ils évoluent ensemble, reprend la primatologue. Le retour du public n’a pas vraiment eu d’impact sur leurs comportements. » Actuellement, ils occupent de manière équivalente l’espace intérieur et extérieur. Pour autant, l'objectif est de multiplier les zones privilégiées dans la volière extérieure. Le tout doit bien sûr se faire en douceur, sans que cela ne puisse être perçu comme une contrainte.